J’ai soutenu ma thèse le 18/11/21, sous la direction d’Emmanuel Désveaux, devant un jury dirigé par Anne Marie Sohn et composé de Benoît Fliche, Gilles Havard, Claire Cécile Mitarte et Frédéric Saumade.
Celle-ci s’intitule : « Les mots, la lettre, le sexe. Modes de sociabilité en Provence sous la IIIème République (1870-1940) »
Résumé : Partant d’un corpus de correspondances écrites par des Provençaux ruraux durant la IIIème République, nous avons cherché à mettre en lumière la sociabilisation sexuée qui avait cours dans la région à cette période. En effet, un bref examen des courriers collectés nous avait poussés à un premier constat : leurs rédacteurs étaient presque systématiquement des rédactrices. Nous venions d’entrapercevoir une première facette d’un aspect fondamental de la culture provençale : la division sexuée des tâches, des espaces, de la culture même. Pour tenter de cerner ce qu’être Provençal et Provençale signifiait il y a un siècle, nous nous sommes focalisés sur les initiations propres à chaque sexe, la manière dont la société produit ses femmes et ses hommes. Nous avons pour cela mis en lien les discours, les pratiques et les représentations qui les sous-tendent de manière systématique. Nous sommes partis des correspondances, puis avons puisé dans le folklore, la presse d’époque, mais aussi la littérature régionaliste et la poésie provençalisante – qui foisonnent sous la IIIème République – pour baliser un terrain d’étude qui soit le plus exhaustif possible. La profondeur de l’ancrage des représentations gouvernant aux appartenances sexuées dans cette population rurale nécessitait la prise en compte d’objets si divers, aussi bien que des détours par la botanique et la zoologie autochtone ou encore le vocabulaire provençal.